Le PDCA
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PDCA, qu'es acquò ?

Le PDCA est un sigle.
Il est la contraction des mots :
Plan, Do, Check et Act.
Il est couramment appelé “cycle PDCA”, “roue PDCA” ou encore “roue de Deming”.
Pour la petite histoire, l’invention du PDCA est attribuée au statisticien américain William Edwards Deming. En fait, Deming n’a fait que populariser et vulgariser un concept en trois phases proposé par le mathématicien américain Walter Andrew Shewart.
La paternité du PDCA revient donc en réalité à Shewart.
Si vous le souhaitez, vous pouvez en savoir un petit peu plus en consultant les liens suivants :
William Edwards Deming (notamment les 14 principes de Demming)
Mais laissons là ces considérations historiques …
Pourquoi le PDCA est-il si important ?
C’est tout simple. Il est un des principes fondamentaux qui ont “coloré” le TPS (Toyota Production System) et par là même, le Lean.
Prenez tous les “outils du Lean”, les 5S, le SMED, la VSM, le A3, le Genshi Genbutsu … derrière chacun d’eux se retrouve l’esprit du PDCA.
Il y a l’aspect cyclique, il y a l’aspect factuel et il y a l’aspect fondation (standard)
Le Lean thinking … c’est avant tout du PDCA thinking
Mais au fait, le PDCA, ça sert à quoi ?
Le PDCA est une méthode, un standard, pour aborder et traiter des problèmes et des besoins.
Ce qui le rend puissant, c’est son approche “systématique” et “cyclique”.
Systématique, car vous appliquez les quatre étapes l’une après l’autre, toujours dans le même ordre, sans en sauter ou en court-circuiter une.
Cyclique, car relancer le PDCA en permanence permet de s’améliorer en permanence.
Les quatre étapes

PLAN : Étudier, analyser, prévoir, planifier un travail, poser une hypothèse
DO : Exécuter, déployer, mettre en œuvre
CHECK : Regarder, examiner, vérifier que le résultat obtenu est celui attendu
ACT : Ajuster avant de relancer un cycle, si le résultat n’est pas conforme ou standardiser si le résultat est conforme
CHECK et ACT, Les Hansel et Gretel du PDCA
Je vous l’ai dit, la puissance du PDCA vient en grande partie de son côté systématique.
Combien de fois ai-je constaté que les entreprises fonctionnaient en mode prescriptif. Le boss “dit de faire” et le collaborateur “est censé faire”. Mais le boss ne vérifie pas …

Ce n’est parfois que 6 ou 12 mois après (quand ce n’est pas jamais), qu’il se rend compte que sa demande n’a pas été honorée, ou pas comme il le souhaitait.
La raison ? Elle est simple. Le boss fonctionne en “Plan, Do, Plan, Do, Plan Do, …” ou “je dis, tu fais, je dis, tu fais, …”
Il a oublié les étapes du CHECK et du ACT
Le CHECK, simple flicage ou plus subtil que ça ?
Nous venons de le voir. Le Check est une étape trop souvent oubliée dans la gestion quotidienne. Mais pour beaucoup de collaborateurs, cet oubli semble confortable. Il leur donne l’impression d’une plus grande autonomie. Ils ont le sentiment qu’on leur fait confiance, sans avoir besoin de toujours vérifier leur travail. Dans ce cas, le Check est souvent perçu comme du flicage (des deux côtés de la barrière, d’ailleurs).
Mais prenons un exemple concret et comparons…
Sans le “CHECK”, cela donne ...
Je demande à mes enfants de faire leur devoir. Si je ne vérifie jamais lesdits devoirs, les conséquences sont inévitables :
- Je leur demande de faire quelque chose, mais je ne viens pas voir ce qu’ils ont fait.
Ce n’est donc pas important pour moi. - Puisque ce n’est pas important pour “Papa”, ce n’est pas important pour eux. Ils peuvent se permettre de bâcler leurs devoirs, ou plus simplement de ne pas les faire. De toute façon, “Papa” s’en fout.
- Puisque les devoirs sont bâclés ou non faits, ce n’est qu’a posteriori, en fin de trimestre sur le bulletin, que je mesure combien ils n’ont pas compris certaines de leurs leçons.
- Devant un tel bulletin, je les gronde et les punis. Je génère chez eux un profond sentiment d’injustice chez mes enfants. La communication et la confiance, deux composantes ô combien essentielles, sont mises à mal dans nos relations.
- En fonctionnant ainsi, mon éducation est défaillante dans le sens ou je ne les aide pas à acquérir certaines habitudes et valeurs qui leur permettront, sur le long terme, de devenir des adultes autonomes.

Avec le “CHECK”, changement de décor ...
En revanche, si je demande à mes enfants de faire leur devoir et que je fais le Check en vérifiant RÉGULIÈREMENT leurs devoirs :
- Je leur demande de faire quelque chose et je prends le temps de venir voir ce qu’ils ont fait et comment ils l’ont fait. C’est donc que j’y attache de l’importance. C’est donc les valoriser et faire preuve de respect à leur égard.
- Puisque “Papa” y attache de l’importance, ils vont le faire sérieusement et s’appliquer. C’est aussi et surtout pour eux un moyen de me faire plaisir, et ils aiment ça …
- Parce que la vérification des devoirs est régulière, ils savent qu’ils doivent les faire. S’ils dérivent dans leur assiduité, “Papa” le verra vite … et bien avant la fin du trimestre.
- Lorsque je vérifie leurs devoirs, je vois s’ils ont compris (ou s’ils n’ont fait qu’apprendre par cœur sans rien comprendre, … si, si, ça arrive). Je peux prendre des exemples dans la vie courante et les faire ainsi sortir du cadre purement scolaire. En vérifiant comment ils ont fait leurs devoirs, je comprends aussi comment ils raisonnent et ce qu’il faut ajuster ou corriger.
- Cela me permet aussi de juger d’un niveau de culture générale et global. Ma fille est très forte en Math, mais en Français … hum, hum …
- C’est aussi un moment passé avec eux, à parler des profs, des copains, des activités, des petites et de la grande Histoire, mais c’est aussi l’occasion de voir s’il leur manque du matériel (je ne vous dis pas la consommation des tubes de colles à la maison, … on se demande s’ils ne les mangent pas … 😊) ou s’il faut en changer ou le faire évoluer.
- À la fin du trimestre, pas de surprise. Nous connaissons déjà les points forts et ceux à travailler. Il y a une continuité, et je dirais même une forme de sérénité.
- La communication est réelle et stable. La confiance est ancrée et réciproque (même avec quelques accrocs de temps à autre).
- Nous voyons leur autonomie se développer et à leurs réactions, nous percevons les valeurs qui, jour après jour, deviennent les leurs.
Cela dit, je vous rassure, comme dans toute bonne famille, rien n’est parfait (et surtout pas “Papa”) et il y a des cris, des pleurs, des rires, des joies, des moments passionnants, des moments emmerdants, … la vie quoi!
Alors le CHECK, flicage ou pas ?
Pour ma part, le CHECK est synonyme de RESPECT, d’ÉDUCATION …
mais aussi un peu de flicage, dans la mesure où il est nécessaire, pour piloter une activité, de cadrer les choses et les surveiller.
J’assume !
Et vous qu’en pensez-vous ? Quel est votre avis ? Laissez-moi un commentaire … 😉
Dans la seconde partie de cet article, nous verrons que la représentation classique du PDCA ne permet pas totalement d’en bien comprendre l’esprit.
Je vous montrerai, visuellement comment je considère le PDCA et je ferai un rapprochement avec l’approche de Toyota.
Je vous parlerai aussi des cousins du PDCA, le SDCA et le PTRS …