Le Muda de Process, qu'es aquò ? (4/5)
Faire et “refaire”, c'est toujours ... du Muda !
Pour partager avec vous le 3e exemple de Muda process, évoquons la mythologie grecque et l’épouse d’Ulysse.
Nous connaissons tous cette référence à la belle Pénélope tissant de jour un voile mortuaire puis défaisant la nuit le travail accompli.
Son but était de faire patienter ses prétendants le plus longtemps possible.
Elle disait « Faire et défaire, c’est toujours travailler » …
Serions-nous condamnés à “Refaire” ?
Notre vie est constamment étoffée “d’actes à refaire”.
Le lacet de chaussure à REfaire, le nœud de cravate à RÉajuster, l’écrou qu’il faut REsserrer, les stocks que l’on doit REcompter, la pièce à REmonter “à l’endroit”, …
Nous “REfaisons” beaucoup de choses à l’identique …, tous les jours …, plusieurs fois par jour.
Je ne parle pas ici des actes qui sont répétés dans le cadre d’une activité normale; remplir le « frigo » après l’avoir vidé, laver son linge après l’avoir sali ou refaire le plein d’essence après avoir roulé…
Non, non ! Je parle de toutes ces actions que nous sommes obligés de REcommencer car nous n’avons pas, ou ne prenons pas, les moyens de les maintenir en l’état.
Un double nœud sur un lacet, et le tour est joué.
Pour la cravate …………. je vous écoute, je n’ai pas encore trouvé 😉
Un écrou frein ou une rondelle frein, et l’écrou restera serré.
Une gestion rigoureuse des entrées et sorties, des étiquettes sur chaque conteneur et les stocks sont à jour.
L’utilisation d’un détrompeur (PokaYoké), et la pièce ne peut se monter que dans un sens …
Bien sûr, c’est évident !!!
Alors pourquoi ne le faisons-nous pas ?
Permettez-moi de vous raconter l'expérience qui m'est arrivée il y a peu ...
J’effectuais une intervention au sein d’une fromagerie industrielle. Certains changements de format (petit, moyen, grand, rond, ovale, …) nécessitaient le changement d’une pièce (la Goulotte) sur la machine de moulage.
Ce beau métier étant soumis à des conditions sanitaires drastiques (bactériologie), l’hygiène est un élément fondamental et impératif à chaque étape de la fabrication.
Afin d’éviter que du lait caillé (dépôt solide) sèche et que des bactéries se développent sur la goulotte, il est nécessaire de la nettoyer, de suite après utilisation, selon la procédure :
Décrassage au jet → trempage soude → trempage eau→ trempage acide → trempage eau
Une fois propre, la goulotte est posée sur un support, prête à être utilisée à nouveau.
Et là, ... misère !!!
En effet, des nettoyages au « karcher » sont pratiqués régulièrement sur certains éléments de la chaine de production (les tunnels d’égouttage) afin d’éviter l’accumulation de caillé (risque bactériologique). Ces nettoyages provoquent des projections sur l’environnement proche de la zone lavée (comme une soufflette diffuse de la poussière autour d’elle).
La goulotte venant d’être nettoyée est alors à nouveau “souillée” !!!
Il est alors indispensable de REnettoyer complètement cette goulotte durant la nuit, lors de l’arrêt de production.
Pour faire simple :
Après l’avoir nettoyée une première fois, il faut REcommencer,
car rien n’est fait pour éviter de la salir !!!
Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi personne ne remarque l'absurdité de la situation ?
Situation qui, je le rappelle, se REproduit … tous les jours !!!
La réponse à cette question est paradoxalement assez simple. Elle tient à la formidable et surprenante capacité de l’homme à s’adapter à son environnement, … même si celui-ci est dégradé.
Les hommes apprennent tellement bien à vivre avec leurs problèmes ……….. que ce ne sont plus des problèmes pour eux. C’est la normalité
En revanche pour l’entreprise … que de MUDA !!!
Et vous, avez-vous parfois le sentiment de devoir trop souvent REfaire ?
Pour voir le quatrième exemple et dernier : Mon client s’en fout comme de l’an 40
