Patron de PME,
êtes-vous un frein
pour votre entreprise ?
Patrons de PME, vous êtes au volant d’un bolide …
… alors qu’attendez-vous pour lâchez les chevaux !!!!
Oui, vous êtes au volant d’un bolide !!!
Mais peut-être ne le savez-vous pas … ou simplement l’avez-vous oublié …
Et pour qu’il tourne à plein régime, il vous faut deux ingrédients :
- du Kaizen pour créer une dynamique de progrès permanent
- des hommes pour pratiquer le Kaizen
Or, seul le top management peut insuffler cet état d’esprit dans son entreprise.
Si tel n’est pas le cas, alors le patron se trouve être davantage “frein” que “moteur” au sein de sa propre boite.
La solitude du patron et ses conséquences (frein)
C’est un phénomène qui n’est ni nouveau ni surprenant.
À force de “pratiquer” un dirigeant, il est fréquent de connaitre un peu sa personnalité.
La plupart se sentent seuls à la tête de leur navire. Surtout en PME.
Comment l’expliquer ?
En fait assez simplement. Dans une PME, bien souvent le dirigeant est l’actionnaire principal. À ce titre, c’est lui qui assume le poids des risques financiers, mais aussi légaux.
Et ce poids est conséquent.
Or, bien souvent, en souhaitant épargner ses collaborateurs afin de les protéger et pour ne pas les distraire de leurs objectifs, il porte seul le “fardeau”. D’où une certaine solitude…
Toutefois, cette attitude, aussi honorable soit-elle, est à l’origine de certains comportements et ressentis.
Chez les collaborateurs d’abord qui sous-estiment certains enjeux et pensent qu’on ne leur fait pas complètement confiance.
Chez le dirigeant ensuite qui a tendance à s’isoler davantage de son équipe et ne profite pas des pleines capacités de celle-ci.
Pourtant, c’est bien la force d’une équipe qui fait bouger les montagnes !
Un exemple tiré du terrain
Dans le cadre d’une Gemba Walk (visite sur le terrain) interentreprises, je suis intervenu au sein d’une PME d’une trentaine de personnes.
Nous étions en phase d’observation dans un atelier disposant de vieilles “bécanes”. Nous regardions avec le patron du site et son responsable qualité, comment le travail “se faisait”.
Soudain, une des machines de l’atelier tomba en panne.
Branle-bas de combat (surtout que le patron était présent 😉 et qu’il montrait son entreprise au groupe) !
Le problème venait d’un dévidoir de fil qui s’était bloqué en amont de la machine. Cette dernière n’était donc plus alimentée.
Je n’aborderai pas davantage le problème ni la/les cause(s) racine(s) de celui-ci, car ce n’est pas l’objet de mon propos.
À la fin de la Gemba Walk, l’ensemble du groupe fut d’accord pour dire qu’il fallait se focaliser en priorité sur ce problème, car un simple dévidoir entrainait régulièrement l’arrêt de la machine et la production de Valeur Ajoutée.
Rendez-vous fut pris pour un débriefing lors de la prochaine Gemba Walk …
Lâchez les chevaux et la puissance surgira !
Comme convenu, lors de la Gemba Walk suivante, l’entreprise nous fit son retour.
Suite à nos recommandations, le responsable Qualité avait réuni tous les gars de ce petit atelier autour de la machine.
Il avait posé le problème et leur avait demandé ce qu’ils en pensaient …
Et là, surprise !!! La magie opéra!
Les gars connaissaient bien le souci, puisqu’ils travaillaient tous les jours avec. Ils étaient les premiers ennuyés et voulaient absolument résoudre le problème une bonne fois pour toutes.
Au cours de la discussion, une multitude de contremesures/solutions furent apportées par les gars eux-mêmes. Y compris des solutions innovantes …
Si vous aviez pu voir les étoiles dans les yeux du responsable qualité et du patron lorsqu’ils nous ont raconté leur histoire.
Ils étaient encore tout surpris par l’énergie dégagée lors de l’exercice.
Pourquoi cet étonnement ?
Parce qu’ils venaient de libérer l’énergie qui sommeillait en chacun des gars.
Parce qu’ils ne soupçonnaient pas que ce potentiel d’énergie existe au sein de leur équipe.
Mais comment ont-ils fait ?
En venant sur le terrain et en demandant “Pourquoi”
En demandant aux gars leurs avis, leurs opinions, leurs idées, …
Que faut-il retenir ?
Pour ma part, je retiendrais les quatre choses suivantes :
- Le fait de revenir sur le terrain vous permet de voir les vrais problèmes. En faisant cela, vous envoyez le message “les gars, vous n’êtes pas seuls, nous sommes une équipe” à vos opérateurs qui, dans l’immense majorité, n’aspirent qu’à bosser dans de bonnes conditions avec un bon niveau de qualité
- Le fait de les solliciter sur leur travail vous permet de libérer l’énergie qu’ils possèdent. Dès lors, c’est l’ensemble de l’entreprise qui profite de leur expérience
- L’énergie de 10 opérateurs fera bouger les choses plus sûrement, rapidement et de façon pérenne, que l’énergie d’un seul chef d’atelier. Ainsi, il y a démultiplication des leviers d’actions sur laquelle pourra s’appuyer l’encadrement pour faire évoluer toute l’entreprise
- En venant sur le terrain et en leur demandant leur avis, vous faites preuve de respect et de reconnaissance à leur égard. Je ne connais rien de mieux pour motiver et souder une équipe. Pas même l’argent … si, si, croyez-moi …
- Dernier point et non des moindres. En leur demandant leur avis et leur aide pour résoudre le problème, vous faites un acte de management et évitez de devenir “l’arbre à singe”.
Nota : L’arbre à singe est une métaphore dans laquelle l’arbre représente le manageur et les singes les problèmes à résoudre. Cette représentation est utilisée pour symboliser le manque de délégation du manageur. Ainsi, lorsqu’un collaborateur vient voir son manageur avec un problème (un singe), si le manageur décide de régler le problème lui-même alors cela devient “son” problème. On dit que le singe a changé d’arbre…
Lorsqu’il y a trop de singes sur l’arbre, celui-ci s’écroule … le manageur sature et est en difficulté ou pire, en Burn-Out.
Et voilà, vous avez trouvé l’accélérateur …
… vous avez lâché les chevaux qui sommeillaient sous le capot …
… maintenant, comme pour tout bolide …
… il va falloir apprendre à le “piloter”!